Le burn-out parental, un épuisement physique et émotionnel lié à la parentalité, est de plus en plus reconnu comme un problème de santé mentale. Parmi les facteurs principaux de ce stress intense, se trouvent les attentes irréalistes que les parents s’imposent ou qu’ils perçoivent de la part de leur entourage. Ces attentes peuvent rapidement se transformer en une pression insoutenable, menant à une perte de motivation, une frustration et parfois même un épuisement total.
Les pressions sociales et l’idéalisation de la parentalité
Aujourd’hui, les parents sont souvent confrontés à des idéaux parentaux idéalisés, en grande partie véhiculés par les médias, les réseaux sociaux ou les conseils « bienveillants » d’autres parents. Ces images d’une parentalité parfaite peuvent être accablantes. Selon une étude menée par Pew Research Center, 60 % des parents américains se sentent jugés par la société concernant leur façon de gérer leurs enfants, et beaucoup ressentent la pression de réussir à tout concilier : carrière, vie familiale et vie personnelle.
Les données révèlent également que près de 50 % des parents rapportent que la pression pour atteindre un certain idéal parental est un facteur majeur de leur stress. Ce stress est amplifié par la comparaison constante avec d’autres parents, que ce soit en ligne ou dans leur cercle social. « J’ai l’impression que tout le monde autour de moi semble gérer mieux que moi. Sur Instagram, tout paraît facile, mais la réalité à la maison est loin d’être aussi glorieuse », confie Claire, mère de deux enfants, épuisée par le rythme et les exigences de la parentalité.
L’effet dévastateur des attentes irréalistes
Les parents qui tentent d’atteindre ces standards peuvent rapidement se sentir submergés. « À force de courir après l’impossible – être une bonne mère, une épouse attentionnée, et une professionnelle performante – je me suis perdue. Aujourd’hui, je ne sais plus qui je suis », explique Marc, père de trois enfants. Et ce n’est pas un cas isolé. En effet, selon l’American Psychological Association (APA), 70 % des mères disent se sentir souvent épuisées à cause des attentes qu’elles ont envers elles-mêmes, notamment le besoin de jongler avec toutes les sphères de leur vie sans relâche.
Les chiffres sont également parlants : selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les mères de jeunes enfants sont deux fois plus susceptibles de souffrir de symptômes de dépression ou de burn-out que les pères. Cela est en grande partie dû à la pression supplémentaire qu’elles ressentent pour concilier leur rôle de parent et d’épouse ou de professionnelle. « J’ai l’impression de devoir être une superwoman pour tout gérer, et quand je n’y arrive pas, je me sens coupable », témoigne Léa, mère de trois enfants en bas âge.
Se libérer des attentes : l’importance de l’auto-compassion
Heureusement, il est possible de se libérer de cette pression. L’auto-compassion – c’est-à-dire l’acceptation bienveillante de ses propres limites – est l’un des moyens les plus efficaces pour prévenir le burn-out parental. « Accepter que je ne sois pas parfaite m’a permis de respirer un peu. Au lieu de me juger, je me félicite d’avoir fait de mon mieux », confie Chloé, mère d’un enfant de 5 ans, qui a récemment consulté un thérapeute pour gérer son stress.
Pour alléger cette pression, il est aussi essentiel de solliciter de l’aide, que ce soit auprès du conjoint, de la famille, ou encore par le biais de groupes de soutien. La parentalité est un défi partagé, et il est normal de ne pas tout gérer seul. « Il n’y a aucune honte à demander de l’aide. J’ai compris qu’il fallait que je me décharge un peu de cette lourde responsabilité », explique Pauline, mère solo d’un adolescent et d’un enfant en bas âge.
En conclusion, les attentes irréalistes peuvent effectivement être un facteur majeur de burn-out parental, mais en les reconnaissant et en apprenant à s’en libérer, les parents peuvent retrouver un équilibre plus sain. Plutôt que de chercher à atteindre un idéal inatteignable, l’essentiel est d’accepter la réalité de la parentalité, dans toute sa complexité et ses imperfections.
Sources :
- Pew Research Center, « The Parenting in America Project » (2023).
- American Psychological Association, « Stress in America: The State of Our Nation » (2020).
- Organisation mondiale de la santé (OMS), « Mental health and childbearing: a focus on mothers » (2014).
Dernière modification réalisée le 3 janvier 2025 par Sophie Echeverria
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